Pour cette troisième semaine de voyage, changement de décors. La Vénétie nous offre un cocktail inoubliable d’art, d’histoire, d’architecture et de tourisme de masse. C’est aussi pour nous l’émotion d’une arrivée symbolique sur la mer adriatique, et enfin la découverte des montagnes slovènes verdoyantes.
Le voyage continue
Notre progression nous a fait perdre une trentaine de minutes sur l’heure solaire par rapport à notre longitude de départ. Nous avons atteint le point d’inflexion de notre quête de l’Est, et orienterons le cap vers le Sud pour la suite.
Nous apprécions particulièrement notre déplacement à vélo. Un réseau extraordinaire de pistes cyclables italiennes nous permet d’entrer/sortir des villes avec souplesse, de parcourir les campagnes par des itinéraires adaptés.
Le vélo offre en outre une vitesse et une agilité de déplacement qui permettent de bien lire la géographie d’un territoire depuis les centres historiques bien conservés, jusqu’aux plaines agricoles en passant par les zones industrielles, les forêts, et les parcs naturels.
Venise
C’est un peu cliché, mais je dois avouer que l’émotion fut grande lors de notre arrivée à Venise. Le jour de la visite d’abord, mais aussi et surtout le lendemain, lorsque nous y sommes allé à vélo. Nous avons parcouru les 3 850m du pont de la liberté (qui relie Venise au continent), puis chargé nos vélos sur des bateaux vers L’île de Lido, et enfin vers Punta Sabbioni.
Les enfants étaient eux aussi particulièrement excités de prendre un bateau, dans lequel nous avons pris place en file indienne derrière voitures, camionnettes, et scooters. Il fait beau, la brise est légère, et nous dégustons ce moment dont la saveur est – à n’en pas douter – le fruit des nombreux kilomètres parcourus jusqu’ici.
Premières baignades dans l’Adriatique
Nous avons choisi d’atteindre Grado à vélo, puis de faire la jonction Grado/Trieste en bateau pour éviter une section avec beaucoup de circulation. Nous parcourons quelques dizaines de kilomètres de pistes cyclables en ligne droite, à l’ombre de pins maritimes, rappelant un peu une ambiance de la côte landaise. Ici, l’emplacement de camping peut atteindre 130€ par nuit pour une famille à vélo comme la nôtre (à ce prix-là, c’est probablement un peu “Disneyland”). Nous passerons notre chemin en quête d’un tourisme un peu moins industriel.
A Grado, le bateau est en panne. Puis finalement réparé, mais entre-temps le capitaine a pris des vacances… Un peu déçus (mais billets déjà réservés), nous ferons la liaison avec un bus affrété en substitution. Ce trajet sera néanmoins l’occasion de rencontrer un couple de cyclo-voyageurs suisse qui voyage vers Istanbul.
Les “p’tits plans galères”
Le voyage à vélo ça n’est pas seulement des bons moments. Il implique aussi son lot de situations plus ou moins compliquées. Avec un peu d’autodérision, nous les avons baptisés (tant qu’elles ne sont pas critiques) : “les p’tits plans galères”.
Le franchissement d’une série d’escaliers incontournables qui nous obligent à défaire tout le chargement pour porter nos vélos, une portion de route avec forte circulation sans bas-côté, une panne de gaz au moment de faire chauffer le thé/café… sont quelques classiques des petits tracas du quotidien.
Sur le podium pour cette semaine, nous retiendrons le soir ou nous nous sommes retrouvés bloqués sur une route condamnée par des travaux, à 19h00. Nous avons dû faire un détour par le sommet d’une colline, nous rajoutant ainsi 250m de dénivelé, dont une bonne partie avec une pente raide. Les petites mains nous aident alors à pousser l’énorme popotin de nos montures. Nous arrivons exténués à 20h45, dans un Agriturismo où pour l’occasion nous dormirons en chambre.
Les rencontres continuent
Cette semaine nous rencontrons (enfin) d’autres cyclo-voyageurs.
Tout d’abord, Jérôme et Jasmine, couple franco-allemand, parti il y a 3 mois et qui ambitionne d’atteindre Istanbul, puis l’Australie. Ils ont fait du voyage leur mode de vie, et s’arrêtent de temps à autre pour travailler, au gré d’une saison touristique dans une station ski scandinave par exemple. Nous les avons croisé au camping de Venise, et pour la suite ils choisissent de descendre la côte adriatique italienne.
Nous rencontrons ensuite Théo, Lydia, et Elie (10 mois), qui voyagent vers Istanbul, où habite la grand mère de Elie. Ils sollicitent régulièrement les paroisses ou les habitants des villages pour l’hébergement. Nous sommes étonné par leur cran, Elie voyage dans une cariole spécifiquement aménagée pour son jeune âge, au rythme d’environ 30km par jour.
Enfin, en Slovénie nous rencontrons un couple britannique aux cheveux blancs (Peter & Christine), qui a parcouru plus de 18 000 km à vélo pour joindre la muraille de Chine en partant de The Hadrian’s Wall (UK) – plus d’infos : www.Cyclingwalltowall.co.uk . Leur témoignage nous a captivé. “This travel changed us, it gave us different perspective on life… because people we met, let us realise that most of people are good…”. Ils nous ont aussi partagé leur retour d’expérience de trajet en bateau-cargo (ce qui est en questionnement dans nos plans). Nous avons passé de très bons moments avec eux, et Timéo & Eglantine ont eu des grands parents d’un jour.
Une arrivée en Slovénie verte et humide
Après une sortie difficile de Trieste par des pentes très raides (nous sommes contraints d’enlever les sacoches pour arriver à pousser les vélos), nous atteignons la Slovénie sous une météo bretonne.
Le changement de décor est saisissant ! Nous quittons l’ambiance méditerranéenne et le tourisme “semi-intensif”, pour arriver sur un plateau karstique beaucoup plus sauvage et moins fréquenté. Nous empruntons de magnifiques sentiers et parcourons des grandes forêts de feuillus, quelques prairies où pâturent des moutons. Le soleil revient, l’ambiance est calme, reposante… on a le sentiment que le temps est plus lent.
Le soir nous nous installons dans un camping d’une dizaine d’emplacements (découvert par hasard au bord de notre chemin), qui nous confirme l’adage : “small is beautiful”.
Le hasard faisant parfois bien les choses, nous sommes à 500m d’un réseau de grottes et de gorges classé au patrimoine de l’UNESCO (Škocjan), que nous visitons ce dimanche, à l’occasion d’un jour de pause mérité.
La suite
Demain nous monterons encore un peu dans les montagnes slovènes, pour atteindre la maison de nouveaux hôtes Warmshowers, avant de redescendre vers la côte croate, où nous espérons profiter de la décrue de la saison touristique.
Plus de photos de cette troisième semaine : Galerie photos
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935 km
Matavun, Dimanche 21 Août – 19h30, 21°C
Chers aventuriers,
C'est amusant toutes vos rencontres de globe-trotteurs en quête d'aventure. Les Anglais semblent avoir adopté Timeo et Églantine. Merci pour les belles photos de l'Italie. Bravo pour votre courage. Ciao à bientôt
De découverte en découverte nous vous suivons.
Nous apprenons la géographie et l’acceptation des « petits plans galère ».
Bravo ! Bisous pour la nouvelle semaine!
Nous voyageons (presque) avec vous !...merci et bravo aussi pour ce feuilleton super bien fait...un régal ! Bises aux Loups Ptits et grands !
It was wonderful to meet such a beautiful family and you made our first days in Slovenia very special. We wish you all the best for your exciting adventure and hope we meet again. Go slow,be happy and look after one another. Lots of love. Christine and Peter x
Thank you Christine for your message !
We loved sharing time with you (and children too)
Thank you very much for your experience feedback about bicycle travelling