S01 – Premiers coups de pédale

Un voyage qui part de la maison, c’est un peu particulier, on passe progressivement du familier à l’inconnu. Le familier pour nous c’était la vallée de la Haute-Durance tant parcourue, et l’inconnu la suite…

Malgré notre bonne connaissance de la région, notre parcours nous apporte un autre regard sur le territoire. Le premier soir nous sommes déjà en minorité linguistique, immergés dans le tourisme argentiérois des kayakistes et des grimpeurs. Les deux étapes suivantes, qui nous mènent à la frontière franco-italienne, sont éprouvantes. Nous passons par les forts des Têtes et Dauphin, qui nous rappellent à quel point Vauban et l’armée ont façonné ce territoire. Une époque d’ouvrages titanesques, mais où l’on se déplaçait à pied ou à Cheval.

Pour ces premières étapes nous sommes accompagnés par la famille et les amis. Leur présence nous aide moralement pour ces parties difficiles, mais nous donne le sentiment que notre voyage ne démarrera vraiment que lorsque nous les aurons quittés, après le col de l’Echelle…

Le Val de Suse

Notre arrivée en Italie se révélera contrastée. Le Val de Suse est un territoire qui affiche haut et fort ses luttes contre le TGV Lyon-Turin par exemple, mais qui est déjà fortement impacté par les  autoroutes et les loisirs motorisés en tous genres. Ici, les magnifiques toits en lauze tutoient d’énormes piles en béton qui supportent le tablier de l’autoroute. Au camping où nous faisons étapes, 90% de la clientèle est constituée de motards, de quads et de 4×4 équipés pour arpenter les cols non goudronnés des Alpes. Nos voisins d’emplacement nous expliqueront d’ailleurs que les réglementations locales sont beaucoup plus permissives qu’en France : “chez nous on a été trop loin, on ne peut plus rien faire” affirmera le couple de motards français au demeurant sympathique.

Les enfants

Les enfants s’adaptent avec une plasticité remarquable. Une pause de 10 minutes suffit pour sortir les Playmobil et s’inventer des histoires. Ils prennent plaisir à se déplacer à vélo, contempler le paysage ou apprendre quelques mots d’italiens. Et quand la troupe n’a plus le moral car le parcours du jour est long et difficile, Eglantine rebooste tout le monde par sa bonne humeur et son insouciance enfantine ! Même s’il est encore difficile d’aller à la rencontre des inconnus, la timidité s’efface par moments pour un échange furtif avec des enfants qui ne parlent pas leur langue.

Le Piémont et Turin

A partir de Suse la Vallée s’ouvre, pour notre grand soulagement. Les quelques dizaines de kilomètres qui ont précédé notre arrivé à Suse ont en effet été particulièrement stressants, la seule issue étant la route nationale qui est très fréquentée (et venteuse). A partir de Suse et jusqu’à maintenant nous parcourrons une multitude de petites via cyclables ou “gravel” comme les via Francegina. A l’instar des chemins de Compostelle, les via Francegina permett(ai)ent aux Français de péleriner vers Rome.

Turin est une belle ville, que l’on prend plaisir à parcourir. “La ville la plus intéressante de l’Italie après Rome et  Florence” selon notre deuxième hôte Warmshowers.

L’accueil italien version Warmshowers

Nous expérimentons nos deux premiers accueils Warmshowers sur les étapes avant et après Turin. Des accueils fantastiques, par des familles qui nous offrent des repas garnis de nombreuses spécialités piémontaises (7 ou 8 plats préparés spécifiquement pour l’occasion).

Notre premier hôte, est un ancien mécanicien MotoGP Ducati, passionné de vélo à son temps libre. Simone et sa famille nous accueillent comme des rois. Il habite en rez-de-jardin (où pâturent un mouton et des poules), dans un immeuble familial (sa tante, sa sœur, et sa grand-mère habitant les étages supérieurs).

Nos deuxièmes hôtes (le lendemain), habitent dans une maison typique piémontaise. Une ancienne ferme rénovée par le papa qui est architecte spécialisé dans la rénovation des maisons traditionnelles. Là aussi nous sommes très bien accueillis par Luca, Raffaella et leurs deux filles. Ils nous proposent généreusement de faire un jour de repos chez eux (deux nuits), l’occasion d’écrire notre premier article de voyage et de commencer l’école aux enfants 😊

Merci à Bernard, Anne-Chantal, Véro, Michel, Paco, Eva, Nora, Moon, Samuel, Nono, Jasmée et Manès qui nous ont accompagnés en continu ou par intermittences sur nos premières étapes jusqu’au col de l’Echelle.

Quelques images de cette première semaine :  Galerie Photos

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226 km

Casalborgone, Samedi 06 Août – 17h05, 35°C