S04 – Pédaler et voguer d’île en île

Pour cette quatrième semaine de voyage nous quittons la quiétude rurale de la Slovénie pour le soleil de la côte croate. Un voyage dans des paysages somptueux, parmi des îles contrastées entre nature sauvage, pastoralisme et tourisme.

La Slovénie et les Ours

Nous n’avons malheureusement eu qu’un bref aperçu de la Slovénie. Une parenthèse verte, luxuriante (et humide), entre deux côtes littorales au climat méditerranéen. Une région rurale, forestière et paisible.

Notre deuxième étape slovène nous amène un peu plus haut dans les montagnes, où nous sommes hébergés par les hôtes Warmshowers Malan et Matjaz (Matias). Ils nous logent dans une petite cabane en bois, pas plus grande qu’une tente, installée au fond de leur jardin.

Nous avons des discussions passionnantes sur : l’histoire complexe de la Slovénie, la Yougoslavie… mais aussi sur la population d’ours slovènes. Matjaz est un ancien universitaire, qui a fait sa thèse sur la génétique des ours. Il nous explique par exemple, que la sélection génétique des ours slovènes est le fruit de 3000 ans de chasse et que les individus sélectionnés sont plutôt chétifs et craintif (contrairement à ce qu’il se dit parmi les touristes que nous avons croisés)

Arrivée sur les îles croates : l’île de Cres

C’est connu, et nous l’avons vérifié, la côte croate est sublime. Le relief accidenté de son littoral et de ses îles recèle des criques et plages à l’eau turquoise. Lorsque l’on s’élève un peu plus (car oui, ça grimpe sacrément), on accède à des points de vue superbes.

Pour les cyclo-voyageurs, pédaler sur certaines îles croates présente l’avantage d’une circulation très limitée. Sur l’île de Cres, une cohorte d’une petite cinquantaine de véhicules en tout genre passent toutes les 90 minutes, au rythme des débarquements de ferry.

Après (et avant), nous sommes seuls au monde. A la fin de notre plus grande ascension (île de Cres), nous sommes accueillis par un vol de vautours fauves dont l’envergure est marquante. Plutôt sauvage, cette île est constituée de forêts et de parcs de moutons délimités par des petits murets en pierre. L’ensemble est plutôt aride, et la roche, très présente, n’est pas vraiment accueillante : abrasive et anguleuse.

Nous faisons étape près de la ville de Cres, îlot touristique très germanique, plutôt sympathique. L’occasion d’une première excursion en kayak de mer avec les enfants.

Les îles de Rab et de Pag

Les îles se suivent mais ne se ressemblent pas. Rab et Pag sont moins sauvages, et l’activité touristique y est plus présente. Ce qui nous marque aussi, c’est l’aspect de plus en plus aride et minéral, notamment sur le sud de l’île de Pag.

Le plus étonnant c’est peut-être les centaines de kilomètres de murets en pierre qui délimitent des parcelles de moutons (qui sont souvent de véritables champs de cailloux). Nous pensons aux générations de bergers qui les ont construit à la main.

Ici, la chaleur est plombante entre 10h et 17h. En roulant, nous bénéficions heureusement d’un peu d’air (quand nous ne poussons pas les vélos dans des pentes flirtant avec les 12-15%). Les îles croates sont en effet de véritables montagnes russes ! Nous dépassons ici largement les dénivelés de nos étapes alpines.

Check-up

Au départ, nous doutions un peu de notre capacité à endurer physiquement notre périple. Mais finalement notre structure musculo-squelettique tient bien le coup. Peut-être même mieux que celle de nos montures. ça couine, ça grince, ça déraille…  1000km et nos vélos présentent déjà quelques signes de fatigue.

Parmi la bobologie mécanique, mon pédalier grince affreusement et semble légèrement désaxé. Or, nous n’avons pas emmené l’arrache manivelle. Ces “petits” soucis ne nous empêchent pas de continuer à avancer, mais nous devrons trouver un réparateur vélo sans tarder.

Quant au moral, il est bon, même s’il est vrai que nos étapes nous semblent souvent trop longues (pas toujours facile de trouver un endroit où camper). Pour la suite, nous allons tenter de ralentir un peu le rythme.

Bureks, figues et strudel

Bien que nous n’ayons pas pu goûter a beaucoup de plats cuisinés (notre budget restaurant étant limité), nous nous sommes régalés avec les multiples déclinaisons de bureks. C’est une sorte de pâtisserie salée, feuilletée et garnie avec : formage, épinards, viande ou pomme de terre. Le tout est bien gras et on en trouve partout.

Les pâtisseries sucrées ne sont pas en reste, et les excellents strudels à la cerise nous servent régulièrement de carburant, lors des pauses.

Mais au-delà des mets cuisinés, nous profitons des nombreux figuiers qui ponctuent notre route. Ils poussent ça et là, entre un muret et un sol caillouteux. Un régal !

L’école en bateau

Cette semaine nous avons officialisé la rentrée scolaire des enfants. C’est pas forcément facile de formaliser un rythme, et d’assurer le sérieux qu’exige l’apprentissage, mais on y arrive. Les traversées en bateau sont une bonne occasion pour une petite heure de travail.

Nos journées de repos sont, quant à elles, en bonne partie dédiées au temps scolaire. Timéo entrant en CP, il faut qu’il travaille quotidiennement la lecture et l’écriture.

Les rencontres

Dans un territoire structuré par le tourisme, les relations avec les locaux restent souvent superficielles. Les échanges approfondis que nous avons eus cette semaine étaient avec nos hôtes WS slovènes (abordé plus haut), et avec un couple de cyclo-voyageurs lyonnais.

Arthur et Fanny sont partis de Venise et veulent joindre Split en trois semaines. Lui est jeune dentiste, et elle chercheuse au CNRS dans le domaine de la pharma. Ils voyagent light : deux sacoches chacun, pas de duvet, une petite tente et une simple paire de sandales comme seules chaussures.

Nous nous sommes rencontré à la sortie du ferry KrK/Rab, et avons passé l’après-midi à papoter à l’ombre d’une pinède. Ce sont les premiers Français que nous rencontrons depuis 4 jours de voyage en Croatie. Moment très sympa ! Fanny nous laissera même l’adresse d’une école où elle fait du bénévolat au Laos.

Notons tout de même le super accueil du Air’BnB de notre jour de repos (prix très correct), qui est aux petits soins, nous offre des galettes de courgettes râpées frites, nous fait notre lessive et l’étend… une mamie adorable qui comprend un peu l’anglais et nous répond en croate !  [cf. photo ci-dessus avec sa fille et petite-fille]

La suite

Pour la suite, nous visons Zadar dont le centre ancien est, parait-il, très beau. Nous allons recroiser l’Eurovélo8 (itinéraire que nous n’avons pas suivi jusqu’ici), et peut-être l’emprunter pour quelques étapes (?)

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Nota : n’hésitez pas à laisser un petit commentaire, ça nous fait toujours très plaisir, et nous donne le sentiment d’être suivi/lu !

Bon courage à tous les p’tits loups qui font leur rentrée 😊

Plus de photos de cette quatrième semaine : Galerie photos

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1170 km

Ražanac, Lundi 29 Août – 17h50, 32°C