S19 – Cap vers le nord, premiers reliefs

De Sukhothaï à Chiang Mai

Après quelques jours à Sukhothaï, l’heure est aux adieux familiaux et au nouveau départ à quatre. Quelques belles journées de vélo hors des sentiers touristiques, et une étape en train nous amènent à Chiang Mai !

Sukhothai

Après avoir arpenté Ayutthaya, nous découvrons Sukhothaï, première capitale du royaume de Siam. Son centre historique est constitué de nombreux vestiges de temples bouddhistes, mais aussi de temples Khmers (hindouisme).

Nous logeons dans la “nouvelle ville” de Sukhothaï, qui, à l’image d’autres villes thaïlandaises, ne brille pas par son architecture ou son urbanisme. Quelques rares maisons traditionnelles en bois se cachent dans les ruelles reculées, dominées par les bâtiments en béton, dont les façades sont copieusement drapées de très nombreux fils électriques et téléphoniques. Le soir venu des blattes s’aventurent sur les trottoirs, sortant des caniveaux couverts par des plaques de béton de guingois.

Durant notre séjour, nous profiterons d’être en famille élargie (avec les grands parents) pour nous prêter au jeu de la visite guidée… à vélo ! Mem (c’est le nom de notre guide), nous fait découvrir les différents aspects du parc historique de Sukhothaï. Les enfants sont contents de pouvoir piloter leur propres montures au soleil couchant parmi les vestiges de brique. Nous finirons notre joli parcours, de nuit, sur des petites routes de campagne où virevoltent quelques “Firefly” (genre de lucioles volantes).

Nouveau départ en famille

Les enfants étaient impatients de reprendre le voyage à vélo. Tristes de quitter leurs grands-parents, ils sont rapidement happés par les nouvelles découvertes au fil des chemins : ici des champs de bananes et de papayes, là un petit marché sous des habitations en pilotis, ou encore un serpent qui traverse la route…

Une fois de plus, nous constatons à quel point les enfants attirent les regards, et nous recevons nos premiers cadeaux depuis qu’on est en Asie. Un couple rentrant des champs en tracteur s’arrête pour remplir les mains des enfants de petites oranges fraichement ramassées. Peu après, une dame en scooter nous double, et nous attend un peu plus loin pour nous offrir une belle grappe de bananes !

Nous progressons dans une campagne peu touristique, et pour quelques jours ne croisons plus d’Occidentaux. Un soir, alors que nous faisons étape dans la guest-house d’un tout petit village, nous achetons des soupes de “chicken” (seul mets disponible dans le seul étal de rue du village). Comme à l’habitude, les portions sont livrées dans des petits sachets en plastique. Ce n’est qu’au retour à la maison que nous constaterons qu’il n’y a du poulet que les pattes griffues qui flottent dans l’eau… Et ce coup-là, nous n’avons pas franchi le pas !

Les paysages changent rapidement, esquissant quelques collines, avant que nous ne quittions vraiment la plaine à la hauteur du Parc National de Wiang Kosal. Pour cette étape, nous partons à 6h et commençons par gravir 500m de dénivelé abrupt (certains passages grimpant à 12 ou 13%…). Après seulement un quart d’heure de montée, et alors que le soleil n’est pas encore là, nous sommes déjà dégoulinants de sueur !

Un train pas comme les autres…

A l’approche de Chiang Mai, nous choisissons de prendre le train sur 2 ou 3 étapes. Il nous permet de “by-passer” un dénivelé important, d’expérimenter le train thaïlandais (pour le plus grand plaisir de Timéo), et de gagner quelques jours sur notre planning (voir § suite)

Faute d’informations sur les horaires, nous nous présentons le matin à la gare. Coup de chance, le seul train en capacité de transporter nos vélos passe dans 10 minutes ! Petit coup de stress pour prendre nos billets et enregistrer nos passeports alors que le train est déjà à quai… mais ouf, on charge les vélos dans le wagon de marchandises et c’est parti.

Le train que nous prenons est rustique mais beau ! Il circule toutes fenêtres et portes ouvertes, sur un parcours sinueux qui traverse notamment la forêt luxuriante de Doi Khun Tan. L’ambiance est identique aux documentaires TV : le wagon est très vivant, des vendeuses circulent avec des plateaux de nourriture thaï, et les arrêts dans les gares de campagne sont à même la voie (sans quai).

Chiang Mai

A Chiang Mai nous trouvons un tourisme très développé, et bon nombre de commerces occidentalisés. De nombreux cafés un peu bobo / lounge, des bars rocks, des salons de massages, des magasins de cannabis (récemment dépénalisé), et une multitude de “tourist office” vendant à prix d’or des treks, des visites de temples, et des journées avec les éléphants…

Malgré ce portrait un peu stéréotypé, Chiang Mai est une ville où il fait bon vivre. A notre arrivée nous avons pu parcourir l’énorme “Sunday night market”, plus d’une heure pour le traverser. S’y mêlent, des stands de bistrouilles en tous genres, de street food (pour le coup rarement occidentale), et des rangées de fauteuils installés sur le trottoir pour dispenser des séances de “foot-massage”

Nous profitons d’être à Chiang-Mai pour fêter, un peu en avance, l’anniversaire d’Eglantine (elle aura 5 ans le 20/12). En effet, nous ne trouverons probablement plus de pâtisseries par la suite… Elle est très fière de son cadeau qu’elle a elle-même choisi : sa première montre ! Pour l’occasion, nous nous offrons aussi une séance de massage en famille.

Chiang Mai fut aussi pour nous l’occasion de faire la rencontre de deux couples qui voyagent au long cours : Karen et Patrick (deux américains dans leur soixantaine, en voyage pour 7 mois en backpacking), et Alexandre et Elisa (couple de Français bordelais qui finissent un voyage de 2 ans, dont une bonne partie en Amérique latine)

La suite

Notre programme est désormais plus clairement défini :

A cours et moyen terme, nous pédalerons vers la Province de Chiang Rai en passant dans les vallées de Chai Prakan et ThaTon. Nous rejoindrons ensuite Chiang Khong, d’où nous espérons pouvoir prendre un “slow-boat” de deux jours sur le Mékong, pour atteindre Louang Prabang au Laos. De là, nous redescendrons progressivement vers le sud en passant peut-être par le Cambodge.

Nous nous sommes un peu questionnés sur notre itinéraire vers ThaTon car il longe la frontière birmane qui est une zone “formellement déconseillée” par le site “France diplomatie”. Mais en discutant avec les locaux, rien ne vient confirmer cette mise en garde en peu floue… Certes il existe un trafic de contrebandiers qui cherchent à écouler la production industrielle de méta-amphétamines de la région birmane voisine, mais rien qui puisse réellement mettre en danger une famille de cyclos (nous n’irons pas nous promener seuls dans les bois à proximité de la frontière).

A plus long terme nous aimerions scolariser les enfants pour plusieurs semaines en Australie. Leur rentrée scolaire étant début février, c’est probablement le jalon qui va déterminer la réservation de nos billets d’avion.

……………….