S24/S25 – Retour en Thailande

De Thakhek à Buriram
DSC07421

A cheval entre Laos et Thaïlande, le relief de notre parcours s’adoucit nettement. Deux semaines sur les routes et chemins de campagne peu fréquentés, mais authentiques.

Route vers Savannakhet

Notre arrêt à Thakhek coïncide avec la rencontre des six cyclistes de la famille Dupont. La pluie nous invite à partager deux jours de pause avec eux, pour le plus grand plaisir des enfants qui ont ainsi trouvé quatre grands frères et sœurs qui les prennent sous leurs ailes. L’occasion pour Timéo d’emprunter le vélo de Romane (7 ans), et de se prendre une grosse gamelle “à fond les ballons” sur un chemin caillouteux.

Le soleil de retour, les Dupont repartent vers le nord, et nous vers le sud en direction de Savannakhet. Nous nous engageons dans une campagne en dehors des circuits touristiques, où les gens semblent surpris mais toujours très enjoués de nous voir.

Malgré la pauvreté apparente, les femmes sont toutes habillées de magnifiques jupes traditionnelles laotiennes. Ici, on aperçoit un artisanat sommaire de bords de routes : tressage d’herbes pour les toitures de type “chaume”, fabrication de cages à coqs en bambous…

Un matin, alors que nous roulons en rase campagne, nous dépassons une marche funéraire. Une longue corde relie la tête de cortège, composée d’une vingtaine de moines, à une stupa sur charrette dans laquelle repose probablement le corps. Un groupe de femmes intégralement vêtues de blanc tient la seconde place du cortège, juste derrière les moines. Certaines brandissent des ribambelles de billets accrochés sur des mobiles.

Savannakhet

Savannakhet est une ville étonnante ! On y trouve un joli petit marché de nuit installé sur une place environnée de vieux bâtiments un peu délabrés, dans leur jus de l’époque coloniale. La ville a beau être de bonne taille, il n’est pas rare de tomber sur quelques chèvres dans une ruelle non goudronnée ou des vaches broutant sur le bord du Mékong. 

C’est de là que nous choisissons de traverser le fleuve-frontière, par le biais d’un des quatre ponts de l’amitié qui relient le Laos à la Thaïlande. Alors que nous avions pu négocier une dérogation pour l’entrée au Laos, il n’est ici clairement pas envisageable de passer le pont à vélo. Avec l’aide d’une douanière, nous trouverons finalement deux pick-up qui acceptent de transporter nos vélos pour la traversée du pont.

Le retour en Thaïlande nous surprend. On retrouve la conduite à gauche, mais aussi la présence de panneaux indicatifs, et des routes sans nids d’autruches (version laotienne du nid de poule). Les campagnes et villages sont plus propres car dotés de vraies poubelles. Les vaches et les chèvres divaguent moins en liberté sur les routes.

La fin du Laos

Nous quittons donc le Laos, avec le sentiment de n’avoir qu’entre-aperçu ce pays et sa mosaïque d’ethnies. Nous avons aimé ce pays, sa campagne, ses villages, sa population accueillante, ses curiosités géologiques, son majestueux Mékong, ses petites guest-houses, sa gastronomie parfois surprenante…

Le Laos n’est pas toujours une destination facile pour le vélo-voyage. L’état des routes est très aléatoire, et elles ne sont pas toujours dimensionnées pour le trafic qu’elles accueillent. Difficile par ailleurs de trouver des routes secondaires alternatives, en particulier dans le nord qui est fort montagneux.

Ce fut en outre parfois perturbant de passer de villes où le standing pour touristes est très élevé, à des campagnes qui n’ont rien.

Campagne thaïlandaise

Pour joindre la province de Chanthaburi depuis la frontière laotienne, nous nous engageons dans la traversée d’une grande “diagonale du vide”. Une des régions les moins touristiques de la Thaïlande, sillonnée de nombreuses routes désertes reliant villages et petites villes.

Au détour d’un chemin, nous sommes intrigués et attirés par une odeur alimentaire pas commune. Sous un petit hangar adossé à une maison, nous découvrons une petite fabrique de noddles. Nous sommes invités à goûter et visiter le process de fabrication : mélange de farine de riz/eau, moulage des pâtes dans un espèce de gros pommeau de douche, cuisson dans l’eau chaude, rinçage, re-rinçage, essorage, et conditionnement dans des petits bols ou grosses bassines pour les restaurateurs.

Nous repartons alourdis d’une bonne quantité de noddles (offertes par les artisans à Timéo et Eglantine). Et pour parfaire cette belle journée, nous trouverons un magnifique coin bivouac au bord d’un lac, où nous dégusterons les noddles en compagnies de quelques buffles qui paissent paisiblement.

Un temple et une école de campagne

Les rencontres ne se programment pas, elles sont souvent le fruit d’un subtil hasard. Ainsi, le lendemain après avoir pédalé une quarantaine de kilomètres parmi les zébus et les buffles, nous décidons de faire une petite pause dans le parc d’un temple pour se sustenter.

Très vite on nous invite à visiter le temple fraichement construit. Nous y rencontrons le peintre des fresques qui s’est engagé pour une dizaines d’année dans un travail colossal. En grimpant sur l’échafaudage on prend conscience de la finesse des détails des fresques qui, de loin, sont parfois peu lisibles et semblent surchargées.

A peine ressortis du temple on nous offre à boire et à manger, puis on nous emmène à l’école voisine. Rencontre avec les instits et des élèves, qui n’ont visiblement pas l’habitude de voir des familles d’européens voyager à vélo. On aura même droit à un petit chant organisé, genre les choristes mais en thaï et en moins propret.

La suite du voyage

Le cap est désormais clair, direction Chanthaburi et la Mer du Golf de Thaïlande. Nous tenterons de passer quelques jours sur une île et ainsi prendre notre bain de touristes avant le départ.

——- Savannakhet by night ——-

——- Fabrication de noddles ——-

——- On the road again ——-

——- Bivouac au bord du lac ——-

——- Extraits de détails de fresque ——-

——- L’école ——-

————–

4 909 km

Buriram, Samedi 21 Janvier – 22h17, 24°C

Subscribe
Notify of
9 Comments
Oldest
Newest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
Loutrel
1 year ago

Comme c’est sympa de nous faire partager ce magnifique voyage . Pour nous il fait très très froid .
Bizz à tous 4 .

Estelle
1 year ago

Bonne année les copains !
Que cette année soit encore riche en aventures et en rencontres ! Profitez bien ! Bises

Jean Côme
1 year ago

Quel magnifique voyage ! La population a l’air si gentille et curieuse de vous.
Merci de nous partager votre belle aventure avec une écriture talentueuse et généreuse en informations. Vous devez avoir des mollets sacrément affûtés !
On vous embrasse

Mickdecholet
1 year ago

Bien d'accord avec "Loutrel" que du plaisir à vous suivre dans vos découvertes...! Dés que je serai redevenu "jeune...!" je prendrai mon vélo pour comme vous découvrir le monde.

Valérie
1 year ago

Miam les noddles bien fraîches. J'en salive 😋Ici on se nourrit de poudre blanche bien froide 😁
Bientôt le rêve australien? Profitez bien des beaux fonds turquoises avant le grand saut. Bisous