S27/S28 – Pêcheurs, Mangroves & Plages de sable fin

De Chanthaburi à Bangkok
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Depuis le calme et la vie paisible du littoral de Chanthaburi, jusqu’au tumulte de Bangkok, en passant par la sulfureuse Pattaya. A une semaine du grand saut, les expériences dissonantes s’enchainent comme un bouquet final de notre tour asiatique.

Une autre Thaïlande

A l’approche de la fin de notre séjour thaïlandais, le voyage prend une autre tournure. Le sentiment d’aventure s’estompe pour laisser place à une sensation de vacances. Les paysages sont beaux, la brise est légère et les visites sont nombreuses… mais cette parenthèse balnéaire est un peu étrange, comme s’il nous était difficile de basculer du statut de voyageur au statut de touristes.

Jusqu’ici nous vivions le voyage comme un subtil équilibre entre sensation d’aventure, rencontres, et sortie de notre zone de confort. Chaque jour apportant son lot de découvertes imprévisibles, parfois déroutantes, toujours surprenantes. Notre approche du voyage nous nourrissait autant qu’elle nous tenait en haleine. 

Nous avons adoré la Thaïlande, sa végétation improbable, ses green curry à 2€, la gentillesse de sa population, sa street food et ses petits marchés… mais cette fin du séjour sud-asiatique aux airs de vacances de catalogue nourrit notre envie d’ouvrir le prochain chapitre.

Entre mangroves et plages de sable fin

Avant de se trouver au cœur du tourisme festif et intensif de Pattaya, nous avons abordé un littoral authentique et faiblement peuplé. Un parcours entre mangroves, plages de sable fin et petits reliefs forestiers.

Nous roulons le long de la “Scenic route”, apparemment prisée par les cyclistes. De belles pistes cyclables bordent la route faiblement fréquentée. Nous sommes toujours dans la province de Chanthaburi et on apprécie particulièrement l’équilibre entre un tourisme diffus et une vie locale typique.

Le littoral est découpé de larges bras de mer sur les rives desquelles prospère une petite économique de la pêche. Des beaux chalutiers en bois naviguent au gré des marées, et on peut voir des champs de petits poteaux en bois qui émergent de l’eau, laissant imaginer une activité ostréicole.

Prasae, village de pêcheurs

Pour notre deuxième nuit sur le littoral, nous faisons étape à Prasae, un charmant village de pêcheurs. Les maisons encore pour la plupart en bois sont toutes sur pilotis, de sorte que l’on voie l’évolution des marées depuis la rue (elle aussi sur pilotis).

Le village a conservé quelque chose d’authentique. Nous sommes surpris quand l’hôte de notre guest-house nous dit que nous sommes les premiers occidentaux qu’il accueille. Le lendemain nous rencontrons Aun qui nous confirmera que le village accueille essentiellement des Thaïs, souvent Bangkokiens pour le week-end.

Aun est une femme joyeuse et énergique, ravie de parler de l’histoire de son village. Elle s’apprête à déménager son café dans un nouveau local, qu’elle inaugure avec une belle fresque de “street-art” sur le mur extérieur (c’est là que nous l’avons rencontrée, en observant les techniques de l’artiste). Nous papotons ensemble autour d’un cappuccino avant de reprendre la route (petit extrait ci-dessous).

Complexe pétrochimique

Le littoral n’abrite pas que des villages de carte postale et de belles plages à cocotiers, il est aussi jalonné de quelques industries lourdes. Cherchant à joindre deux lieux d’étape, nous nous retrouvons contraints à traverser une énorme zone industrielle pétrochimique.

En ligne droite nous aurions dû la traverser en moins de 30 minutes, mais le dédale routier est aussi labyrinthique que les panoplies de tuyaux qui font office de paysage. Les cartes que l’on utilise habituellement (Locus, Komoot, et Google Map) ne correspondent en rien à la réalité du terrain.

C’est dimanche, la circulation est quasi inexistante, et nous roulons au rythme des soupapes de décompression qui relâchent de petits puff de vapeur, et au gré de quelques odeurs douteuses. Il nous faudra au final 2h30 pour nous extirper de ce faux-pas.

Nong Nooch Garden

A l’approche de Pattaya le tourisme s’intensifie et le changement d’échelle des infrastructures est très net. Des “resorts” à plusieurs milliers de places, des aqua-parcs gigantesques, de nombreux golfs au gazon “laser”… bref c’est clairement un visage de la Thaïlande que nous n’avions pas encore vu.

Bien que nous ne nous sentions pas vraiment dans notre élément, nous choisissons de faire étape dans le plus grand jardin botanique de l’Asie du Sud : le “Nong Nooch Tropical Garden”. Ce jardin de 324 hectares est composé de nombreuses divisions aux végétations incroyables (parfois improbables), mais aussi peuplé de statues d’animaux ou de dinosaures grandeur réelle.

Ce mélange a priori un peu étrange passe plutôt bien, même s’il donne lieu à quelques anachronismes. Il faut avouer que les statues sont vraiment impressionnantes, et le dédale de passerelles en hauteur (sky-walk) passant d’un jardin suspendu à un autre rend la visite plutôt agréable, et les enfants adorent !

Pattaya et le sanctuaire de la vérité

A notre arrivée à Pattaya c’est un peu le choc ! Nous longeons des kilomètres de front de mer où s’enchaînent bars, magasins de cannabis, salons de massage plus ou moins douteux, et discothèques racoleuses.

Bien que nous ayons choisi un endroit un peu excentré pour faire étape, notre première impression se confirme le soir venu, à l’heure où les dames “de courtoisie” sortent alpaguer le passant, et les couples mixtes (vieux blanc de + de 50ans / jeune thaïlandaise) peuplent les terrasses.

Pour parfaire le tableau, nous comprenons rapidement que notre quartier est très majoritairement fréquenté par des Russes. Nous les abordons sans a priori, mais rencontrons principalement des personnes fermées, ignorant nos salutations, voir faisant parfois preuve de mépris ! Ça contraste sacrément avec les rapports humains que nous avons connus depuis trois mois en Asie du sud-est.

Pattaya c’est pour nous l’occasion de visiter le sanctuaire de la vérité. Majestueux bâtiment en bois dont l’architecture et les décorations sont le fruit de nombreuses années de taille et d’assemblage. Le bâtiment est d’ailleurs toujours en construction, et les façades maritimes déjà en réfection (le bois supportant mal l’atmosphère salin). Un projet reposant sur une solide philosophie humaniste, véhiculée notamment au travers des milliers de gravures qui le constituent. Un bémol à ce beau tableau : le bois vient en bonne partie d’Afrique du sud !

Rencontres avec les “4 sur les chemins de traverse”

Notre retour à Bangkok est l’opportunité de rencontrer une famille de voyageurs en Pino avec deux enfants à peine plus grands que Timéo et Eglantine. Nous sommes en contact avec eux depuis quelques semaines, et c’est un vrai plaisir de les rencontrer en chair et en os.

Leur voyage nous fascine. Il ont notamment pédalé en Iran, et en sont sortis de justesse au moment où les arrestations arbitraires se multipliaient et le gouvernement français appelait tous les ressortissants à quitter le territoire au plus vite. Et malgré ce douloureux rapport à un état théocratique et paranoïaque, les rencontres avec les Iraniens semblent avoir été incroyables.

Une fois n’est pas coutume, on vous partage un de leurs articles sur l’Iran : https://4surlescheminsdetraverse.wordpress.com/iran/

 

La suite du voyage

Demain matin nous nous réveillerons à Melbourne (enfin, si on dort 😉). Nous séjournerons dans la campagne à une centaine de kilomètres de la ville, pour un mois de workaway et de scolarisation des enfants (si le dossier administratif d’inscription aboutit).

Durant cette période de sédentarisation temporaire nous ralentirons le rythme de nos publications, et des mises à jour de TravelMap (suivi-carto).

Si tout se passe comme nous l’envisageons à ce stade, nous reprendrons ensuite notre itinérance à vélo vers Sydney, en commençant par le littoral du “Great Ocean Otway National Park”. Cet itinéraire en particulier, et l’Australie de manière générale devraient nous réserver un aventure plus “nature”, où le bivouac sera notre quotidien. 

——- Mangrove ——-

 

—— Prasae ——

 

——- Prasae HTMS Boat ——-

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5 489.9 km

Suvarnabhumi airport (Bangkok), Mardi 14 Fevrier – 21h07, 29°C

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Hugou
1 year ago

Bonjour toujours un plaisir de lire vos récits qui nous font un peu voyager avec vous... de gros bisous

Guillaume & Co
1 year ago

Finir le voyage thailandais par Pattaya a dû être magnifique, le travail du bois du sanctuaire de la vérité doit changer des chalets alpins. J'espère que vous avez bien retenu les techniques de coupe et sculpture sur bois pour les importer dans le dauphiné.
On a vu que vous commenciez un nouveau chapitre au pays de Paul Hogan, de l'équipe des Wallabies, des chercheurs d'or, et tout ce que l'on n'imagine pas de notre côté des Alpes ! ça va vous changer, surtout côté alimentaire, exit les insectes et retour à la MEAT : Meat BBQ, Meat pie, .... Attention aux estomacs les premiers jours !
On a hâte de découvrir les prochaines semaines.
Profitez bien

Véronique Jalade
1 year ago

Ça y est, j'ai réussi à vous rattraper ou plutôt à rattraper mon retard (ne croyait pas que je ne vous ai pas suivi depuis le début, mais c'était par intermittence dirons-nous)!
Je suis époustouflée et ébahie par toutes vos aventures et découvertes.
Comme le monde parait beau à travers vos photos (ça fait du bien de voir du positif!)
J'imagine que Timéo et Églantine ont énormément évolué depuis leur départ d'Embrun (vous aussi sûrement!)
Quelle chance de pouvoir accumuler tout ce savoir et cette expérience en "si peu" de temps.
Maintenant je ne vous lâche plus et je me tiens informée de la suite.
Bonne Australie.

Moto Troter
1 year ago

Hi. We read and watch your story still. Great photos, stories, adventure. Adventure of your live I suppose, or maybe not? We are still watching you. Greetings from Poland.
Mirka and Marek