S38 – Automne australien et printemps nippon

De Devonport à Osaka
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Derniers coups de pédales en Australie. Le bilan carbone de notre voyage s’alourdit avec un nouveau grand saut aérien. Nous rejoignons une famille de voyageurs en Pino avec qui nous pédalerons au Japon.

Retour à la “main land”

La fin de notre séjour australien approche et notre expérience d’accueil chez l’habitant se confirme être vraiment incroyable. Sur les douze dernières nuits passées en Australie, on a été invités onze nuits chez l’habitant (dont neuf nuits chez trois Warmshowers, et deux nuits chez des gens rencontrés dans un café).

Chaque rencontre est singulière, et chaque hôte nous accorde une attention particulière. A Geelong, Jack et Sophie nous ont ainsi hébergés pour une nuit de transit entre deux ferrys (celui nous ramenant de Tasmanie, et celui nous amenant à Melbourne).

L’arrivée à Melbourne en bateau a quelque chose de grandiose. Sa skyline acérée et son port situé au milieu des grands buildings laisse penser (avec beaucoup d’imagination) à une arrivée à New-York telle que la vivaient les immigrants du XXème. Bon ok, je pousse un peu là, mais après tout : voyager, c’est rêver…

Melbourne

A Melbourne, Melissa et Tim nous hébergent le temps de démonter et packer nos vélos. A notre arrivée, ils ont déjà récupéré des grands cartons, et ils proposent de nous amener à l’aéroport avec leur remorque !

Mais ça ne s’arrête pas là, Tim est un bricoleur de haut niveau, et nous bénéficions d’un atelier de compétition pour laver, démonter, et réparer nos vélos. Après huit mois de voyage on commençait à accumuler pas mal de soucis techniques, et Tim nous a aidés à tous les réparer : il a notamment extrait une toute petite vis qui s’était cassée dans le pédalier d’Eglantine, rendant sa fixation impossible. Un travail d’orfèvre !

Bon pour mettre un petit bémol dans ce joli tableau, Tim et Melissa nous ont avertis quelques jours avant notre arrivée qu’ils avaient chopé le Covid. Et nous, on est obligé de faire des tests PCR pour pouvoir entrer au Japon.

Au final, ça s’enchaîne pas trop mal, car on arrive chez eux la veille de notre test, et ils nous ont aménagé une partie de leur maison un peu séparée, spécialement pour nous. La météo étant encore douce, on partage un BBQ dans leur jardin !

Ça fait bizarre de réentendre parler de ces histoires de Covid car en huit mois et demi, on a pas une seule fois été contraints, ni même pensé au sujet…

Et pour le coup, ce qui nous a fait rager c’est de devoir payer 2 x 145AU$ pour les tests, sésame d’entrée au Japon (à défaut d’avoir trois doses de vaccins). On ne l’avait pas anticipé, car de manière générale on préfère limiter l’anticipation (qui freine la flexibilité et la spontanéité) ; et aussi parce qu’on n’avait initialement pas prévu d’aller au Japon (qui était d’ailleurs complètement fermé au moment de notre départ).

Tim : un “Géo-Trouvetout” électronicien, jardinier & apiculteur

La maison de Tim et Melissa est située a 30km du centre de Melbourne, et elle héberge une trentaine de poules, des ruches, un immense potager. Les enfants se prêtent à la chasse aux œufs, à l’affût du chant de la poule qui vient de pondre. Ils reviennent triomphants du poulailler avec leurs oeufs dans un petit panier en osier.

Dans ce petit coin de campagne à la ville, on trouve également un atelier d’électronique, et un cabanon équipé d’une myriade d’outils qui font rêver (on découvre notamment l’univers des outils pneumatiques alimentés par un compresseur).

Tim fait partie de ces ingénieurs passionnés par tout, et capable de mettre en œuvre des solutions bien ficelées. Lassé par une carrière d’électronicien sur des grands projets à Hongkong, il a retrouvé du sens en passant de l’ingénierie professionnelle à la technique d’amateur passionné.

Mais en plus d’être un excellent technicien, Tim a aussi une âme d’artiste, en témoignent les nombreux schémas techniques (de poulailler, ruches…) peints à l’aquarelle.

Après la mer, les airs…

Préparer un vol avec des vélo-tandems (et nos affaires pour un an de voyage) c’est toujours un challenge. C’est d’abord des heures d’analyse des politiques de différentes compagnies concernant les “oversized luggage” (et la plupart du temps notre cas particulier n’est pas prévu). Puis deux journées d’empaquetage, en mesurant au gramme et au centimètre près chaque carton.

Avec un départ de Melbourne à 7h00 du matin (“check-in” à 4h00) on se retrouve à passer la nuit à l’aéroport. Le genre de nuit qui reste dans les souvenirs, bercés par les nombreux passages de chariots, les machines de nettoyage, le tout sous l’éclairage froid mais intense des néons du hall.

Mais 24h plus tard nous posons pied, puis roue, sur le sol nippon.

Japan

Au Japon nous retrouvons une famille de vélo-voyageurs que nous avions croisée à Bangkok. Comme nous ils voyagent avec des tandems Pino, et deux enfants (de six ans et huit ans).

Arrivés une semaine avant nous (depuis le Vietnam), ils ont trouvé une super petite guest-house pas très loin de l’aéroport d’Osaka pour remonter les vélos. Retrouvailles chaleureuses et arrosées de bière japonaise avant de s’élancer ensemble sur l’île montagneuse de Shikoku.

Yasuko, notre hôte dans cette guest-house, est adorable. Il a 78 ans mais se prête volontiers au jeu quand on lui propose d’essayer le Pino. Toujours prêt à nous rendre service, il a eu un super contact avec les enfants, notamment avec Eglantine qu’il a embauché au jardin pour quelques heures de désherbage…

Le Japon à vélo, une aventure haute en couleur à suivre dans notre prochain article 😉

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6 361.8 km

Kumakogen,  Samedi 29 Avril – 20h12, 15°C

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Polo
1 year ago

Coucou,
Toujours très heureux de vous suivre et aussi de savoir que votre périple se passe merveilleusement bien…le Japon ça doit être quelque choses, j’aimerais un jour y poser mes godasses.
Bien à vous

Blandine
1 year ago

Lire vos aventures tranquillement devant un verre sous le soleil de mai qui commence à chauffer nos jardins et éclairer nos maisons encore un peu fraîches, c’est délicieux. Si je comprends bien, et c’est réjouissant, le monde est peuplé de personnes adorables, accueillantes, inventives et… vous compléterez. De quoi nous rassurer sur la vraie composition de l’humanité.
Embrassades franches avec tous nos bras !!!
Bravo à tous les 4 et à ceux que vous rencontrez!