Une semaine de voyage partagée avec une famille drômoise, la traversée d’une île au relief escarpé, puis le retour à la civilisation dont nous avons encore beaucoup à découvrir.
2 familles, 4 tandems, 4 parents, 4 enfants…
A notre arrivée au Japon nous avons retrouvé Stéphane, Virginie, Oscar (6 ans) et Sacha (7 ans). Ils nous ont attendu une petite semaine pour pédaler avec nous, donc pas le temps de souffler : on remonte les vélos à la hâte et on repart !
On s’engage pour une semaine de vélo à huit sur l’île de Shikoku. En l’absence de plan défini, ils nous tirent par la manche pour affronter les montagnes de cette île relativement peu peuplée. Avec un poil d’appréhension, car on les sait plus aventuriers que nous (ils ont notamment traversé l’Iran et le désert d’Oman), on pousse nos premiers coups de pédales vers le ferry qui nous amène sur Shikoku.
L’île de Shikoku, 50 nuances de verts
Contrairement à l’Europe où les zones péri-urbaines s’étendent parfois à l’infini, les villes de Shikoku sont plutôt denses et s’arrêtent net à l’entrée des montagnes. En quelques kilomètres on se retrouve sur des routes quasi-désertes, et les rares villages semblent peuplés de personnes du troisième ou quatrième âge.
Mais ce qui nous frappe avant tout, c’est l’apparence sauvage et luxuriante de la forêt. Seuls d’impressionnants ponts et tunnels apportent une trace de civilisation au milieu de ce dédale de vallées étroites. Entre bambous et essences “moutonnantes” (comme dans les dessins animés de Miyazaki), on a même aperçu quelques singes au visage rouge s’échapper de branche en branche à notre passage.
On prend plaisir à parcourir les petites routes, au milieu d’une nature de documentaire TV. Le temps semble suspendu pour quelques jours, et c’est là que notre carte SIM choisit de bugger, comme pour nous laisser apprécier pleinement le moment.
Bivouacs
Hormis lorsque le temps est trop mauvais, on enchaine les bivouacs dans des coins plutôt sympas. Lorsqu’on campe près d’un village (c’est souvent plus facile d’y trouver une zone plate pour planter la tente), des villageois viennent nous offrir de la nourriture, des petits cadeaux, et parfois même une douche chaude.
A défaut, on pratique la douche froide à la poche d’eau, particulièrement revigorante considérant qu’il fait entre 8 et 12°C le soir venu.
Dès notre arrivée sur les lieux de bivouac, les enfants partent se promener aux alentours et prennent possession des lieux. Le terrain de jeu change chaque soir, et le petit groupe de quatre fonctionne bien (même si c’est pas toujours facile pour Eglantine d’être la seule fille et la plus jeune).
Kumakogen
Pour notre dernière nuit en montagne, on fait étape dans une guest-house du village de Kumakogen pour laisser passer la pluie. Le soir, alors que nous baladions dans le village, nous tombons par hasard sur ce qui s’avère être un bar, situé au fond d’une cour mal éclairée. Curieux, on pousse la porte et on découvre six octogénaires attablés à un comptoir. Le patron, en kimono vert kaki, bandeau sur la tête, sert des mets d’apparence douteuse.
Il nous invite à s’asseoir dans une pièce adjacente avec les enfants, et même si on exprime clairement notre souhait de ne pas manger (juste boire une bière), le tenancier et sa femme nous amèneront en tout 15 plats ! Des textures, saveurs et bouillons surprenants, parfois délicieux… parfois vraiment bizarres. Mais à cet instant, on a conscience de vivre une belle expérience.
Matsuyama
A Matsuyama on découvre une nouvelle facette du Japon. En descendant des montagnes, ce qui contraste en premier lieu, c’est la présence de jeunes ! Et aussi l’offre de loisirs surabondante. Le soir, Matsuyama est “the place to be” avec des centaines de bars, restos, cabarets, salons de massage, salles de jeux, karaokés…
Notre image du Japonais réservé, timide et discret change à l’heure de l’apéro. Les masques tombent (au sens propre et figuré) et dévoilent parfois de joyeux lurons qui rient et parlent fort. La “faune” est hétéroclite : s’y côtoient les encravatés, les “kawai”, les jeunes filles en robe plissée rose-bonbon, et beaucoup de gens “normaux”…
Première vision du Japon
C’est un lieu commun, le société japonaise est très soudée et protectionniste. Mais à l’image de la Turquie, l’accueil chaleureux de la population est inversement proportionnel au conservatisme de son gouvernement.
A la réflexion, on se dit que quoi qu’on puisse penser de la société japonaise, elle est probablement plus résiliente que la nôtre pour faire face aux crises (économique notamment). Et ça nous pousse à nous questionner sur l’individualisme occidental… Quelle société traversera le mieux les potentielles tempêtes du XXIéme ?
A titre d’exemple, le Japon a choisi de compenser le ralentissement économique qu’il connait depuis la fin des années 80, par un endettement public à faire pâlir la BCE : 266% du PIB. Mais cette dette étant principalement contractée en interne, elle n’est pas vraiment problématique. Un signe de la confiance et du soutien inconditionnel de la population envers son pays.
Pour revenir à des observations plus concrètes, on a été particulièrement marqué par l’importance du vélo dans les villes que nous avons traversées. Les cyclistes sont partout, toutes catégories sociales confondues. Souvent à base de simples bicyclettes, sauf pour les mamies qui ont fait ajouter une petite assistance électrique.
La suite
Depuis Matsuyama nous poursuivons notre quête vers le Sud-Ouest jusqu’à Kitakyūshū, d’où nous prendrons un long ferry (21h) jusqu’aux environs de Tokyo. C’est de là que nous rentrerons en Europe : atterrissage prévu le 17 mai à Londres, et retour en douceur (à vélo) jusqu’aux Alpes françaises.
— Temples —
— Pédaler avec une autre famille —
— Scènes de vie japonaises —
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6 716.3 km
Shimata, Lundi 1 Mai – 22h04, 11°C
Merci pour cette vision d'un Japon inconnue pour nous ! 👍 Et encore bravo pour ce beau reportage ! Bises à vous tous !
Super...! Trois fois super...!
Lorsque je serai jeune ....! je m'engagerai dans une telle aventure.
De Cholet. Merci
Merci Michel et Lucette 🙂
N'hésiter pas, il existe des aventures selon les capacités de chacun dans notre monde !
"Un bon compagnon de voyage rend le trajet plus court", cette semaine à 8 a dû être reposante !
Nouvelle ile, nouvelle culture, c'est sûr que c'est différent de l'australie !
Profitez bien de la dualité japonaise. Ils sont capables de passer rapidement de la tradition à l'extraversion. On a déjà la photo de Laurent en Kimono le jour, j'attends celle de Laurent la nuit (jupe plissée rose bonbon ?).
éhéh... pas sûr que je la partage cette photo 😉
Et oui, c'est clair qu'on a bien ressenti "la dualité" japonaise. (Surprise : ils utilisent encore les fax, ici !)
Thank you for coming to our place. We enjoyed very much seeing you four and are happy to know about your great adventure trip. Take care, and enjoy your stay in Japan. See you again someday, and BonVoyage!
p.s. The Chinese characters expressing in Ro-lan, “lan” also means revolutionary, so do not worry about the meaning of confusing man.
Thank you very much Toru and Sungja for your warm and generous welcome.
We were so happy to share this nice time with you !
Bonjour Je vous ai rencontré au parc aujourd'hui avec mon enfant (et son ami à l'école), ma femme et mon ami qui travaillait à Schneider Electric, la société grenobloise. J'espère que vous avez trouvé votre chemin jusqu'à votre logement sans problème. J'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec vous tous et je vous souhaite une bonne fin de voyage au Japon. Comme je l'ai dit, n'hésitez pas à m'envoyer un message si vous avez des questions, des suggestions ou si vous voulez partager vos expériences :-). Bon Voyage =良い旅を(pronounce "ii-Tabi-oh") (Forgive me if this French translation is bad. I used the German translation engine called DeepL which works pretty good with English =Spanish translation.....
Ravi également de vous avoir rencontré, lors de notre pause mécanique dans le parc. Oui, on a bien trouvé un endroit où s'abriter de la pluie. Merci !
C'était un grand plaisir de partager ce petit moment parmi vos grand grand voyage.
Votre aventure m’a réveillé quelque chose en moi, ce fut une rencontre marquée.
Bonne route !
Good music, good beers, good fun...
We were suprised and glad to meet you and discover your place !
Thanks
Salut à vous 4 ! Le jour où vous atterirez à Londres nous partirons pédaler en Alsace- mais peu de temps, peu de temps. Faites signe quand vous rapprocherez et soyez les bienvenus chez nous, nous avons une grande chambre d amis et un hangar à vélo maintenant ! La bise
Hey l'ami Loïc,
c'est avec grand plaisir qu'on fera étape par chez vous !
D'ici là, profitez bien de la choucroute et des vins alsaciens